Comment gérer son cheval lors de fortes chaleurs?

Pour préserver votre cheval en ces périodes de fortes chaleurs,voici quelques points sur lesquels vous pouvez porter attention. 

Comment gérer son cheval lors de fortes chaleurs?

Écrit par Andrea D. Ellis, PhD, MRSB 

La zone thermo-neutre d'un animal (ou humain) est la plage de température ambiante dans laquelle ils n'ont pas besoin de dépenser beaucoup d'énergie supplémentaire pour réguler la température corporelle. La zone thermo-neutre du cheval se situe entre-3 ° c et 18 ° c, bien que selon la race et la condition cela peut varier légèrement. 

Lorsque la température s'élève à plus de 5 ° c au-dessus de la limite supérieure, les chevaux commencent à s’économiser légèrement pour éviter le « surchauffage », ils deviennent plus actifs la nuit quand il fait plus frais et cherchent l'ombre lorsque cela est possible pendant la journée. Notre gestion peut ne pas permettre cela en tout temps. 

Si vos chevaux sont en paddock par un soleil flamboyant, il faudra prévoir d’avoir de l’ombre, soit par des plantations ou par des abris «aérés». Les chevaux peuvent également souffrir des coups de soleil sur les zones du corps où le poil est très court et particulièrement avec les peaux roses. 

Une chemise anti insectes pourra les protéger des piqûres d'insectes et empêchera certains rayonnements et le refroidissement par évaporation, bien que certaines conduction de la chaleur de la peau à la couverture peut se produire. 

Demandez-vous est-ce que mon cheval a vraiment besoin d'être couvert jusqu'aux oreilles en été? Dans le passé, les chevaux ont fait face sans cela.

Si vous ne pouvez pas fournir un abri ou de l'ombre envisagez de garder vos chevaux à l’écurie, pendant la journée et de les mettre dehors la nuit. Méfiez-vous, le moment le plus propice pour les piqûres d'insectes est le crépuscule et l’aube.

Les abris et les écuries doivent être conçus avec une bonne aération. Comme l'air chaud monte, il faut des ouvertures sur le dessus du bâtiment – idéalement dans le point culminant et il doit y avoir des ouvertures en bas pour faire entrer l'air frais. C'est un système de cheminée. Si votre écurie n'a pas d'ouvertures dans le toit, alors envisager d’en mettre quelques-unes pour éviter les poussières.

 Une manière de refroidir une écurie très chaude est d'appliquer de l'eau au sol. Comme l'eau s'évapore, il refroidit l'air. Bien sûr votre cheval peut également être refroidi par un tuyau d’eau ou une éponge humide.

Le travail des chevaux par temps chaud, apporte un stress physiologique supplémentaire. En dehors de la transpiration abondante, une respiration forte et profonde quand vous arrêtez l'exercice est un signe de stress thermique. 

Les chevaux ont besoin d’environ 2 semaines d'exercice dans des conditions chaudes et humides avant qu'ils ne commencent à s’acclimater. 

Il est conseillé d'exercer les chevaux tôt le matin, qui est la période la plus fraîche de la journée. Aider les chevaux à refroidir après l'exercice en les épongeant avec de l'eau et en plaçant un ventilateur ou un brumisateur à proximité. 

Si votre cheval commence à trébucher, il est peut-être temps d’arrêter et de vérifier s’il n’est pas déshydrater. Raccourcir la durée et/ou l'intensité de l'exercice pendant les journées extrêmement chaudes et si vous devez transporter votre cheval assurez lui une bonne ventilation et prévoyez des arrêts fréquents de «réhydratation ».

Signes de stress thermique: 

augmentation du taux respiratoire,

augmentation de la profondeur respiratoire,

tête basse,

narines évasées,

apathie (refus de manger ou de boire).

La déshydratation doit être évitée et l'accès continu à l'eau est toujours conseillé. Vérifier la déshydratation en pinçant la peau de l’encolure – Si la peau ne retourne pas à plat immédiatement, c'est un signe de déshydratation. 

Les chevaux travaillant intensément, peuvent bénéficier d'un supplément d'électrolyte. 

Nous vous conseillons de consulter un nutritionniste équin, si vous exercez beaucoup dans des conditions chaudes. 

Si vous craignez que votre cheval soit en « surchauffe », la prise de température rectale est une façon de vérifier si elle est en train de faire face à la régulation thermostatique. 

La température est normale à 37,5°c et ne doit pas être supérieure à 38,5 ° c. Si elle atteint 39 ° c, nous suggérons le refroidissement immédiat avec de l'eau et peut-être un ventilateur ou brumisateur.

Si les chevaux sont en stress thermique ne les nourrissez pas avec beaucoup de fourrage sec peu après la récupération, car la digestion causera plus de chaleur, mais commencez par un fourrage très humide type betterave à sucre ou purée car cela aidera à réhydrater les chevaux. 

Pour éviter la déshydratation, il est important de veiller à ce que les chevaux aient accès à de l'eau fraîche et propre en tout temps. 

Ne pas laisser tremper des foins ou de la pulpe de betterave à sucre afin d’éviter la fermentation et les coliques. Le foin purifié à la vapeur est une bonne façon d'augmenter la teneur en eau et d'aider à contrebalancer la déshydratation. Earing et coll. (2013) ont constaté que la vapeur augmentait la teneur en eau d'un foin de mélange d'herbe et de luzerne de près de 3 fois la quantité de départ. 

Bibliographie 

Geor, R., & mobio, L. (1998). Effets d'hydratation sur la souche physiologique des chevaux pendant l'exercice-chaleur stress. Journal de physiologie appliquée (Bethesda, MD.: 1985), 84 (6), 2042-51.

Geor, R.J., mobio, L.J., Ecker, G.L. et LINDINGER, M.I. 2000. Stockage de chaleur dans les chevaux pendant l'exercice sous-maximal avant et après l'acclimatation à la chaleur humide. Revue Apply physiologie, 89, 2283 – 2293

Earing, J.E., M.R. Hathaway, C.C. Sheaffer, B.P. Hetchler, L.D. Jacobson, J.C. Paulson, et K.L. Martinson. 2013. l'effet de la vapeur de foin sur les valeurs nutritives fourragères et la consommation de matière sèche par les chevaux. Journal of Animal Science. 91:5813-5820.

Pritchard, J., Barr, A., & whay, H. (2006). Validité d'une mesure comportementale de stress thermique et d'un test de tente cutanée pour la déshydratation des chevaux et des ânes qui travaillent. Équidé Veterinary Journal, 38 (5), 433-438